Les Fiertés à travers les âges : à Faches-Thumesnil, un mois pour visibiliser les corps, les genres et les générations
- Marthe Girveau
- 21 avr.
- 3 min de lecture
Pour la quatrième année consécutive, Faches-Thumesnil consacre un mois à la visibilité des questions LGBTQIA+, à travers un programme élaboré en partenariat avec le tissu associatif local. Les Fiertés à travers les âges : Corps, Genres et Générations, c’est le titre de cette édition 2025, qui se tiendra du 22 avril au 22 mai. Au croisement de la mémoire, des identités et des trajectoires intergénérationnelles, l’événement entend mêler rencontres, temps festifs et espaces de réflexion, dans une volonté de transmission et de dialogue.

Faire mémoire pour éclairer le présent
La tonalité historique ouvre le bal. Du 22 au 25 avril, l’Hôtel de Ville accueille l’exposition homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie. Un parcours percutant, qui retrace les persécutions subies par les minorités sexuelles durant l’ère hitlérienne. Une plongée glaçante et nécessaire, qui résonne avec l’actualité.

Dans le même esprit, le vendredi 25 avril, une conférence rend hommage à l’un des pionniers des luttes LGBTQIA+ : Magnus Hirschfeld. Animée par l’historien Guillaume Doizy, elle revient sur l’œuvre du médecin allemand, fondateur dès 1919 du tout premier “Institut de sexologie”. Précurseur dans l’accompagnement des personnes trans, Hirschfeld finira sa vie en exil, chassé par la montée du nazisme. Un parallèle qui invite à réfléchir sur les droits toujours fragiles, cent ans plus tard.
Des ponts entre les générations
Mais il ne s’agit pas seulement de se souvenir. Il s’agit aussi de parler, de se retrouver, d’apprendre. Le jeudi 24 avril, l’association Prisma organise un Apéro Papote qui réunit les parents d’enfants LGBTQIA+ au Hangar(t), à Lille. Ici, on partage ses doutes, ses réussites, ses maladresses aussi. L’idée ? Briser le silence, lever les tabous, et surtout construire ensemble une parentalité bienveillante.
Puis vient le samedi 26 avril, temps fort des Fiertés. Dès 10h, la salle Jacques Brel se transforme en marché queer, entre artisanat, mode et créativité. À 16h, la Marche des Fiertés unit symboliquement Faches-Thumesnil et Ronchin. Deux villes, une cause, un cortège. Suivront une lecture de contes drag (La mouche qui voulait être un papillon), un karaoké haut en couleurs, et enfin le Fier Bal #4, moment de danse et de liesse animé par les DJ queer de la scène locale.

Culture, enfance et visibilité
La suite du programme n’est pas en reste. Le 29 avril, la médiathèque Marguerite Yourcenar accueillera la projection du documentaire J’en suis, j’y reste, consacré au parcours d’exilé·es LGBTQIA+ demandant l’asile en France. La réalisatrice Marine Place sera présente pour un échange avec le public, aux côtés de l’association éponyme.
Enfin, le 3 mai, place à la jeunesse et à la parole. Toujours à la médiathèque, l’artiste Edel Pradot animera un atelier d’écriture autour des identités de genre et de l’amitié. En parallèle, les drag lilloises Enbystial et Barbara Rockwell proposeront une lecture d’albums jeunesse inclusive et joyeuse, suivie d’un goûter pour les 6-8 ans. Car il n’est jamais trop tôt pour parler d’amour de soi et des autres.
Et pour conclure ce mois engagé, le 22 mai, la résidence senior Arthur François accueillera un repas thématique animé par la drag artiste Enbystial et la Dre Angela Di Pastena, pour un moment aussi festif et collectif.

Un engagement municipal fort
Depuis 2021, la municipalité de Faches-Thumesnil s’investit chaque année davantage pour les droits LGBTQIA+. En misant sur la transversalité – des enfants aux seniors, du militantisme à la culture – elle propose une vision inclusive et ambitieuse de la fierté. À rebours des polémiques qui agitent parfois le débat public, ces événements rappellent une vérité simple : les corps, les genres et les générations ont tous leur place dans l’espace commun.
À bientôt chez hors cadre média,
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