Événement annuel incontournable dans la communauté LGBT+ et levier de communication pour la lutte contre le VIH/sida, le Sidragtion se déroulera le 25 mars prochain à Lille. En prévision de cette journée, à la fois festive et engagée, notre Stargirl régionale revient sur les prémices de la maraude lilloise et nous tease le programme de la prochaine édition, organisée au profit du Sidaction.
Sidragtion 2021 © Léa Marchand - instagram : @leamarch_photo
Le jour J
La journée du 25 mars se déroulera en deux parties. Dans un premier temps, les artistes drag et les bénévoles partiront en début d’après-midi pour une maraude dans le centre-ville de Lille. Puis, nous nous retrouverons à la Brat Cave à 17h pour assister à une scène ouverte : l’occasion de découvrir les nouveaux talents de la scène drag lilloise.
C’est avec une main de fer dans un gant de velours que Stargirl, notre reine lilloise, rallie actuellement les troupes de drags et de bénévoles, pour récolter des dons, qui seront directement reversés à l’association Sidaction, actrice majeure de la lutte contre le VIH en France. Vous souhaitez rejoindre l’équipe bénévole ? C’est par ici !
Un évènement d’utilité publique
Si cette célèbre maraude se déroule sous des airs festifs, elle représente avant tout un moment de sensibilisation et de prévention, nous rappelle Stargirl : “Les IST et le VIH sont malheureusement profondément liés à la communauté, depuis longtemps. Si on est encore touché·es par ces derniers et si le Sidaction existe encore, c’est qu’il faut toujours se mobiliser, toujours en parler.” Un objectif double se dessine alors pour la journée du 25 mars : récolter des dons et faire de la prévention auprès des habitants de la métropole.
Une manifestation qui prend de l’ampleur à Lille et à échelle nationale
Le Sidragtion prend, avec les années, une place particulière dans le calendrier queer lillois. À l’origine, il s’agit d’une initiative hollandaise, dont les queens de la capitale française se sont inspirées et à laquelle Lille s’est rattachée : “Lille a été la première à reprendre le concept dans sa ville. En 2019, c’est Crystal Chardonnay qui s’est occupé de la première édition. J’ai pris la suite. En 2021, beaucoup de villes ont rejoint le mouvement. C’est un événement qui prend beaucoup d’ampleur” Aujourd’hui, le rendez-vous annuel s'institutionnalise et, côté parisien, se voit même proposer des partenariats avec l’applicaton de rencontre Tinder ou encore le média d’information LGBTQ+, PAINT.
“Lille a été la première à reprendre le concept dans sa ville.
À Lille, les lieux culturels et les bars se portent volontaires pour accueillir le Sidragtion. Chaque année, ce sont de plus en plus d’artistes drag qui rejoignent le mouvement : “En 2019, on était peut-être une dizaine ou une quinzaine de drags, en 2021 on était 20 artistes avec 70 bénévoles. Cette année, on sera une trentaine et sûrement le double de bénévoles.” Côté parisien, les maraudes s’intensifient et se font désormais sur 2 jours, avec plus d’une centaine de drags, ce qui laisse entrevoir une marge d’évolution considérable pour toutes ces villes qui suivent le mouvement, comme Lille : cheffe de file des métropoles.
La naissance des drags
Cette année encore, la maraude laissera place à une scène ouverte, qui se déroulera à la Brat Cave. Si quelques scènes ouvertes rythment l’année pour les drag-artistes, celle-ci s’est naturellement imposée comme un rite d’intégration bienveillant. C’est le moment de l’année où l’on découvre les nouveaux visages du drag lillois. C’est parfois, la naissance des drags.
“C’est un moment auquel je tiens beaucoup. C’est à ce moment-là qu’on peut voir pour la première fois les nouveaux et nouvelles né·es, les baby-drags, les visages qui vont rythmer l’année.”
Sidragtion 2021 © Léa Marchand - instagram : @leamarch_photo
Aller vers un public non-initié
“On sait à quoi on peut faire face dans la rue et…C’est malheureux mais en tant que personnes LGBT+, en tant que personne queer, on fait déjà face à ces comportements.” Faire face à des regards insistants, subir quelques moqueries, voici malheureusement le lot de ce type d’initiatives, en 2023. Bien déterminée à mener cette récolte de dons, Stargirl voit surtout le bon côté de cette maraude, qui généralement, se passe particulièrement bien : “Ça s’est toujours bien passé. Globalement, les gens sont enthousiastes, ils s’arrêtent sur la route pour parfois faire des dons de manière spontanée.” Ces maraudes ont aussi leur lot de jolies rencontres : “Je me souviens d’un homme qui nous a arrêté·es dans la rue, pour nous faire un don, tout en nous racontant l’histoire de son frère, qui vit avec le VIH.”
D’un autre côté, il s’agit pour Stargirl d’un acte politique : “Inonder les rues de Lille en performant le genre tout en parlant du VIH. C’est puissant. Les gens ne peuvent pas nous ignorer en allant faire leur shopping. C’est comme quand tu es dans le cortège en manif et que les gens crient “ne nous regardez pas, rejoignez-nous !”.
En tout état de cause, la journée se terminera sur un moment convivial, l’occasion de se réunir pour sensibiliser, se rencontrer, et bien sûr, s’hydrater !
Sidragtion 2021 © Léa Marchand - instagram : @leamarch_photo
Apporter sa pierre à l’édifice, drag ou pas
Pour soutenir le Sidragtion lillois, vous pouvez bien évidemment suivre le compte Instagram sidragtion.lille, compte sur lequel vous trouverez la marche à suivre pour vous inscrire en tant que bénévole. Si vous ne souhaitez pas participer à la maraude, vous pouvez faire un don au Sidaction, tout au long de l’année, à partir de cette plateforme. Vous pouvez également rejoindre l’évènement en cours de route en venant à la scène ouverte. Et bien évidemment, comme Stargirl le souligne : “N'oubliez pas de vous faire dépister, de vous protéger, de prendre soin de vous et de vos partenaires et de sensibiliser votre entourage à ces thématiques.”
À bientôt chez hors cadre média,
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