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  • Photo du rédacteurMarthe Girveau

Être queer et faire du sport à Lille

Aujourd’hui encore, les personnes LGBTQ+ continuent d'être confrontées à divers obstacles face à la pratique du sport, qui est pourtant un puissant vecteur d'égalité et de diversité. La transphobie, l’homophobie et le sexisme freinent considérablement nos pratiques sportives dans l’espace public et dans les institutions*. Dans cet article, on vous propose de voir comment les personnes LGBTQ+ de Lille s’organisent pour pratiquer - en dépit des discriminations - leurs sports favoris, qu'ils soient individuels ou collectifs.


Dans certains sports, on s’impose :

On le sait, vous le savez, certains sports sont étiquetés “queer”, et à raison. D’après nos informateur·ices secret·es, le Roller Derby semble être l’indetronable sport queer dans notre belle ville du Nord, et par conséquent son lieu d’accueil est un incontournable. En effet, La Halle de Glisse s'impose comme un des spots de prédilection pour les queers lillois. Pour les amateur·ices comme pour les pros, ce lieu est devenu une référence pour le skateboard, le roller et le BMX. Cet été encore, le Club de Roller Derby y organisait des "open training” pour enseigner les bases de ce sport de glisse lors duquel on entend parfois crier : “Bravo les lesbiennes !


Aller à la salle :

La métropole lilloise regorge de salles de sport telles que Basic fit ou encore Keep cool. Certain·es s’approprient les lieux avec le temps, d’autres y font leur sport en toute simplicité. De son côté, F. met en place un protocole pour éviter les discriminations : “Au début j’étais gênée d’être entourée de mecs cis* mais maintenant j’y vais avec ma casquette, mes écouteurs. Je suis dans ma bulle et je cala* personne. Pour éviter d’être trop gênée, j’y vais pendant les heures creuses”. Pour sa part, J. emprunte une approche plus frontale : “J’hésite pas à mal regarder ou à envoyer chier les mecs qui me matent ou essaient de me parler”. Enfin, la force du collectif semble être une bonne solution pour passer la porte des salles de sport, comme pour M : “J’ai passé le cap en y allant avec mes ami·es et maintenant j’arrive à y aller seule”.


Un réseau souterrain :

Bon, on s’est vite retrouvé·es face au mur lors de nos recherches liées au sport queer à Lille. En effet, on peut le dire, alors que les organismes sportifs sont satisfaits d’agir en faveur de l'égalité, les salles de sport lilloises semblent longuement hésiter à prendre des mesures liées à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre des sportif·ves. Quand on tape “sport Lille LGBT+” sur Google, c’est plutôt décourageant. En réponse à cette situation, certaines personnes semblent s’activer dans l’ombre pour construire des territoires rassurants et inclusifs. On ne parle pas ici d’associations sportives ou bien de clubs, mais bien de réseaux autogérés et parfois secrets, qui se mobilisent pour organiser des séances de sport, en non-mixité choisie.


Navré·es, mais on a pas le droit de vous dire où se cachent ces paradis secrets, mais il se peut qu’ils soient plus proches que vous ne le pensiez ! L'intérêt de cette démarche ? Préserver des environnements safes qui favorisent le collectif et le bien-être des personnes queers.


« A League of Their Own ». — Amazon Prime Video



Le sport chez soi :

La peur d’être confronté·e aux discriminations peut constituer un réel obstacle pour certain·es, qui préfèrent alors faire leur séance de sport hebdomadaire dans le confort de leur appartement. C’est le cas de M : "Globalement, je pratique le sport seule chez moi, yoga et workout de temps en temps. Ça m’extrait du regard des autres” En effet, peu importe la fréquence, le sport à la maison évite de payer un abonnement et permet de développer sa pratique sans être confronté·e aux potentiels comportements discriminants. C’est aussi l’occasion de mettre sa propre musique a fond, ou bien de binge watcher une série tout en faisant son développé couché.


L'importance du collectif :

Le verdict est tombé : le peu d'initiatives sportives en faveur des personnes queers à Lille nous attriste (On parle bien ici des salles de sport et autres institutions). Pourtant, il semble que nous soyons beaucoup à pratiquer un sport. La solution la plus répandue chez nos abonné·es, et c’est plutôt positif, semble être de faire intervenir le collectif : groupes autogérés, réunions entre potes à la maison, aller à la salle avec sa team… Autant de solutions qui nous permettent de pratiquer, l’esprit tranquille.


Si vous n’êtes pas encore convaincu·e de la force du collectif, on vous laisse avec une petite reco culture : A League of Their Own, une série essentielle qui offre un portrait juste et authentique de l'Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale et qui démontre la force du collectif dans le sport face à la transphobie, à l’homophobie et au racisme ambiant.


À bientôt chez hors cadre,



1 *Données d'analyse issues de : https://sports-lgbt.org

2 *Qualifie une personne dont l'identité de genre, est en concordance avec le genre qui lui a été attribué à la naissance.

3 *Calculer

 

Tu connais une association, une salle de sport ou bien un club qui prend des mesures liées à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre des sportif·ves ? N’hésite pas à nous partager tes infos, on se fera un plaisir de communiquer autour une prochaine fois !



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